Lors du premier volet en février, nous avons vu les phobies dites spécifiques ainsi que les phobies qualifiées de sociales. Nous en avons dépeint les traits caractéristiques et, bien sûr, surtout comment en sortir.

Ce deuxième volet sera consacré à l’anxiété généralisée, de celle qui contamine toute notre vie ; nous analyserons également l’agoraphobie et le trouble panique.

Je veillerai à ce que ces distinctions soient compréhensibles et à vous fournir un maximum de clés. Promis !

Le trouble anxieux généralisé : comment le décrire et en quoi se distingue-t-il de la simple anxiété ?

Pour être diagnostiqué comme tel, l’anxiété doit s’être installée depuis au moins 6 mois dans le quotidien de la personne et avoir envahi différentes sphères de la vie.
En effet, l’inquiétude se porte ici sur une multitude de sujets et ce de façon assez intense.
Bien sûr, on retrouvera certains thèmes récurrents comme la santé, les finances, le risque d’accident ou d’agression, le travail…que ce soit pour soi ou pour ses proches.

Ex :

  • La personne qui craint pour son/sa partenaire dès qu’il/elle prend la voiture ou qu’il/elle est en retard.
  • La mère de famille qui vit dans la hantise perpétuelle qu’il arrive quelque chose à ses enfants.
  • L’homme qui s’inquiète perpétuellement pour son travail et son avenir….

J’insiste sur la caractère quotidien, multiple et invalidant du problème.
La personne qui en souffre a beaucoup de mal à maîtriser ses inquiétudes et vit dans un état de tension psychique et physique constant. Elle reste sur ses gardes, sur le qui-vive comme si un malheur allait se présenter à tout moment. Son humeur en est lourdement affectée : nervosité, irritabilité, troubles de la mémoire et de la concentration deviendront vite son lot quotidien. Autant dire que la notion de détente a quasi disparu de son vocabulaire et que cela aura des répercussions tant au niveau familial, que social, que professionnel.

Des symptômes décrits particulièrement désagréables :

Pour certains, c’est surtout le mental qui va en prendre pour son grade avec des ruminations incessantes. Pour d’autres, c’est surtout par le physique que l’anxiété va se manifester. D’autres encore verront les deux sphères douloureusement touchées.

  • Troubles du sommeil (arrivent souvent en premier)
  • Nervosité
  • Problèmes digestifs : ulcères, nausées, diarrhées…
  • Maux de tête
  • Fatigue importante
  • Transpiration abondante
  • Palpitations
  • Tremblements
  • Douleurs musculaires diverses
  • Engourdissements ou picotements
  • Difficultés à rester focus sur quelque chose

Qui sont les personnes touchées ?

Les femmes un peu plus que les hommes, encore que les hommes auront peut-être plus tendance à se cacher derrière des conduites addictives (alcool, travail…).

Les personnes hypersensibles et ayant déjà un terrain anxieux.
Les personnes ayant des tendances dépressives.

L’anxiété généralisée apparaît généralement entre 30 et 50 ans, avec un pic vers 45 ans.
Généralement l’anxiété était déjà présente avant mais les circonstances de vie qui s’accumulent, la crainte du temps qui passe, la résistance qui diminue face à un stress établi depuis de longues années, l’inquiétude pour l’avenir…font qu’elle s’enracine de façon chronique.

Des causes mal définies et souvent multiples :

  • Des conflits psychiques inconscients.
  • Une hypersensibilité émotionnelle.
  • Une accumulation d’évènements stressants.
  • Des facteurs biologiques.
  • Des facteurs environnementaux.
  • Des facteurs héréditaires.

Quand et pourquoi consulter ?

Le TAG est quelque chose qui se soigne et mérite toute votre attention, n’en faites pas une fatalité, n’abdiquez pas !

Si votre détresse est grande et que vos journées se passent dans l’inquiétude et ce depuis plusieurs semaines, songez à demander de l’aide.
Traitement et psychothérapie vous aideront à reprendre les commandes du train de votre vie pas à pas.
Plus vite vous prendrez les choses en main, plus vite vous en sortirez.
Inversement, votre état peut encore s’empirer si vous laissez les choses aller : dépression ou autres addictions.

D’autres techniques pourront bien sûr s’ajouter en améliorant votre hygiène de vie : méditation, sophrologie, relaxation, …Mais souvent un passage par la psychothérapie ou le médecin sera d’abord nécessaire.

Le trouble panique

Ici, on se retrouve dans une situation où l’anxiété chronique est teintée d’épisodes d’attaque de panique. Pour être diagnostiqué comme tel, la personne devra avoir connu au moins 4 épisodes sur le mois et vivre dans la crainte de la prochaine crise. On notera également une série de préoccupations concernant les conséquences possibles de ces crises et un changement significatif des habitudes de vie.

Un engrenage pernicieux :

  • Il y a d’abord un épisode isolé d’angoisse fulgurante : on ne l’a pas vu venir et en moins de 10 minutes on se retrouve dans un état de panique totale.
  • On a la peur de sa vie et l’impression que le corps va nous lâcher.
  • Le contrôle de la situation est réduit à néant.
  • La crise peut durer jusqu’à 30 minutes.

Cette apparition de la première crise, peut être associée à un stress aigu ou à un contexte où il y a eu un antécédent de mal-être ou à la consommation d’un produit toxique. Malheureusement, il arrive aussi que la première envolée arrive sans qu’on puisse la relier à quoi que ce soit, c’est à dire de façon spontanée et imprévisible.

Cette première attaque aura tendance à laisser des traces particulièrement traumatisantes.

Pour peu que deux ou trois autres crises viennent pointer leur nez, on est parti pour un long processus où on anticipe avec anxiété l’arrivée de la prochaine.
Nous voilà donc en train de vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de soi.

C’est là que l’agoraphobie peut s’ajouter au processus : craignant les conséquences d’une autre crise, on va alors éviter de manière insidieuse tous les lieux ou situations perçus comme risqués. On esquive ainsi la crainte d’un malaise « devant tout le monde ».

Rappelons que l’agoraphobie est une hantise des situations dont on ne peut s’exclure facilement ou dans lesquelles obtenir de l’aide en cas de malaise semble compliqué.
On voit ainsi très vite pourquoi elle se marie bien avec le trouble panique.

Petit à petit, la vie peut ainsi se rétrécir en bannissant :

  • Les transports en commun et la voiture
  • Les endroits clos : cinéma et théâtres deviennent synonymes d’enfer, les magasins s’assimilent à des endroits dangereux…
  • Les rassemblements de foule.
  • Les files d’attente.
  • Les endroits ouverts (parking, pont…).
  • La rue.

Dans les cas où la personne arrive à sortir, elle le fera moyennant d’autres plans de secours :

  • Être systématiquement accompagnée d’un proche.
  • Garder son portable à la main.
  • Avoir une bouteille d’eau et quelque chose de sucré sous la main, avoir un sac pour respirer dedans…
  • Avoir toujours sous la main ses anxiolytiques.
  • Boire un verre d’alcool.

Une explosion dans la tête et dans le corps :

Au niveau des pensées :

  • Crainte de devenir dingue.
  • Crainte de mourir.
  • Crainte de perte totale de contrôle.
  • Crainte d’être perçu comme faible sur le plan émotionnel.

Autant de craintes qui vont contribuer au renfermement sur soi !

D’autres encore vont voir se pointer un côté hypochondriaque et être persuadés qu’ils sont atteints d’une maladie grave sur le plan physique. Commence alors un parcours médical fait d’examens et de consultations auprès de spécialistes. Parcours souvent sans fin car la personne ne parviendra pas à se sentir réellement rassurée : elle restera persuadée qu’on lui cache quelque chose ou que le médecin n’a pas encore trouvé « cette maladie qui ronge son corps ».

Au niveau des comportements :

  • Agitation, fuite ou au contraire une sidération qui va tétaniser complètement la personne.
  • Prise de médicaments ou autre substance psycho active.
  • Appel à l’aide.

Au niveau physiologique :

  • Une respiration difficile : impression de ne plus pouvoir respirer, hyperventilation, gêne au niveau du thorax, sentiment d’étranglement…
  • Un cœur qui bat la chamade : tachycardie, palpitations…
  • Sur le plan neuro-végétatif : transpiration abondante, bouffée de chaleur, tremblements, gêne gastrique, douleurs au ventre…
  • Sur le plan sensoriel : étourdissements, vertiges, pertes d’équilibre, sentiment de dépersonnalisation, paresthésie ou au contraire hyperesthésie (zones du corps anesthésiées ou au contraire avec une sensibilité décuplée)

Qui sont les personnes touchées ?

Ici aussi les femmes un peu plus que les hommes.
Par contre ce type de trouble apparaît souvent chez des personnes plus jeunes (20-30 ans), parfois même dès l’enfance.
Y seront souvent associés : des tendances dépressives, un risque de suicide accru, un problème de dépendance aux médicaments ou à l’alcool ou à d’autres drogues.

Des causes mal définies et souvent multiples :

On aura ici la même réponse que pour tous les troubles anxieux :

  • Des conflits psychiques inconscients
  • Une hypersensibilité émotionnelle
  • Une accumulation d’évènements stressants
  • Des facteurs biologiques
  • Des facteurs environnementaux
  • Des facteurs héréditaires

Quand et pourquoi consulter ?

Ici aussi, ne restez pas terré(e) dans votre souffrance !  Des solutions existent et le trouble panique se soigne via une psychothérapie à laquelle vient s’ajouter parfois un traitement médicamenteux.
Si votre détresse est grande, si vos activités se sont réduites à une peau de chagrin, si vous vous êtes isolé(e)…Osez demander de l’aide, ne laissez pas votre vie être pourrie par ce trouble.

Ce que la thérapie va englober :

  • Elle vous donnera des informations précieuses sur votre trouble et ses manifestations.
  • Elle vous aidera à ne plus avoir peur de vos symptômes physiques et à vous y confronter en toute sécurité. Exemple : si vous faites une activité physique, votre cœur peut aussi battre la chamade sans que ce soit pour autant dangereux.
  • Elle vous exposera pas à pas à la situation problématique, d’abord en imaginaire puis dans le réel.
  • Elle vous aidera au travers des techniques de respiration.
  • Elle vous aidera à rectifier vos croyances invalidantes sur vous-même ou sur les situations.

En bref, elle peut vous aider à revivre et vous réapproprier votre vie.

Conclusion

Ne laissez pas l’anxiété contaminer toute votre vie sans rien faire. Oui, c’est vrai, le chemin vers la guérison prend parfois un peu de temps mais votre vie est essentielle.
N’assimilez pas cette difficulté de vivre à une faiblesse : c’est une souffrance qui se traite point ! Cela ne change rien à tout votre potentiel et à votre valeur intrinsèque !
Dans le domaine de l’anxiété, la parole est particulièrement libératrice aussi ne restez pas cloitré(e) chez vous en silence…

Croyez en vous et en un avenir meilleur :-)…Tout est possible !

Florence
Pour potentialiser votre bien-être et vous aider à devenir la meilleure version de vous-même !

Florence Bierlaire

Florence Bierlaire

  • Psychothérapeute (Thérapie systémique- Hypnose Ericksonienne- ANC)
  • Sexologue clinicienne
  • DU sur les troubles du comportement alimentaire à Paris
  • Tabacologue
  • Auteure

Jardin Du Roi Medical Center, 365 avenue Louise, 1050 Bruxelles

Cabinet privé : avenue de la Toison d'or 75, 1060 Bruxelles

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