Je me décide à écrire ce petit texte, il se veut bienveillant, il raconte mon histoire, nul but d’accuser ou de salir ni de demander de prendre parti, certainement pas! J’ai besoin de dire, en parlant de moi, sans doute notamment parce que j’ai besoin de reconnaissance par rapport à ce que j’ai vécu. Et je pense aussi parce que je me dois d’informer, d’avertir..
Sept ans…
Très vite j’ai ressenti, entendu des « piques » blessantes, des « remarques » cassantes de temps en temps et en même temps je vivais des moments de bonheur, des instants de rire, de l’Amour… ou du moins ce que je croyais être de l’Amour.
Je faisais confiance aveuglément.
Certains faits se sont présentés à moi : des choses « bizarres », que je voyais, que je ressentais, des intuitions. J’ai alors demandé des explications, que j’ai crues, que j’ai acceptées dans un premier temps parce qu’aveuglée ou tout simplement amoureuse.
Ensuite le doute s’est installé, la confusion aussi. L’incohérence également et puis surtout ce fût le début de ma prise de conscience.
J’ai donc questionné, faisant face de plus en plus au mensonge, au déni, et donc j’ai contrôlé de plus en plus, parce que ma confiance n’était plus aveugle et pour finir n’a plus existé du tout.
Je me suis remise en question, plus d’une fois, j’ai beaucoup pleuré, j’avais la sensation de perdre la tête, de devenir folle. Je perdais ma joie de vivre, mon énergie si positive. Quand mon fils voulait venir me voir, je lui disais souvent que j’étais fatiguée… C’est lui qui a tiré la sonnette d’alarme en me disant qu’il n’était pas normal que je sois fatiguée au point de ne pas vouloir voir mes enfants et ce de manière récurrente.
Je me sentais délaissée, désaimée, inexistante…transparente.
Ensuite, mes collègues, mes amies m’ont vue pleurer, m’ont vue perdre mon enthousiasme. Et puis un jour en pleurant dans les bras d’une de mes meilleures amies,je lui ai dit que ça n’allait pas… que j’allais me suicider ou me faire « renfermer ». Je devenais « dépressive »… Je me vidais…
Là j’ai pu parler et ce fût une délivrance. Elle m’a dit d’aller voir quelqu’un, je suis allée voir mon médecin. Je sentais que les choses bougeaient. Suite à événement conflictuel, nous avons consulté un thérapeute, mais je sentais bien que le but recherché n’était pas identique pour chacun de nous.
J’avais en face de moi au quotidien, Dr Jekyll et Mr Hyde.
Et je ne parvenais toujours pas à mettre des mots sur ce qui m’arrivait.
Dans le même temps je continuais de « subir » le regard haineux, la distance, les variations d’humeur, les incohérences dans les explications mais aussi l’incohérence entre le langage non verbal et verbal, le déni, le rejet, la tromperie et avec tout cela je vivais le sentiment de trahison.
J’ai commencé grâce aux professionnels, aux amies, aux lectures et à mes ressources intérieures à comprendre qui j’avais en face de moi.
Est venue alors à moi une douloureuse réalité!
Et puis petit à petit, j’ai perçu du sadisme, de la perversité et enfin j’ai vu de la violence (heureusement pas sur moi). Cela a été la goutte de trop mais tant mieux, mon corps a tressailli, je l’ai écouté et j’ai alors marqué le stop, j’ai pris ma décision. J’ai proposé que la relation s’arrête là.
Et je suis très fière de moi!
Je prends conscience à cet instant de vivre avec un homme qui m’avait rendue dépendante affective (je te donne… je ne te donne plus). Je me retrouvais à aller quémander des bisous, des câlins,…
Je prends conscience alors que je dois faire le deuil d’une relation vraie, authentique,,ne sachant plus finalement ce qui , dans cette relation, était vrai ou faux durant ces sept ans.
J’ai compris qu’étaient en jeu mon intégrité mentale, psychologique et physique.
Heureusement je suis une femme forte. Je sais que je suis une bonne personne. Je sais que je suis sincère, empathique, enthousiaste et Dieu que j’étais AMOUREUSE !
Oui j’étais contrôlante, c’est vrai parce que j’avais le déni d’évidences en face de moi.
Je sais aussi que pour l’entourage c’est très compliqué car ce type d’homme est très apprécié à l’extérieur.
Un masque à l’extérieur, un visage entre les quatre murs.
Il m’a dit que j’étais folle, que j’imaginais, que je faisais de mes croyances des certitudes et que je parlais d’une réalité qui n’était pas LA réalité et que rien n’était vrai!
J’ai compris (mais il m’a fallu longtemps) que nous n’avancerions pas, j’ai compris que la mauvaise foi existait,
Bien sûr, j’ai été perdue, notamment parce que j’étais bien loin de me douter qui j’avais en face de moi depuis sept ans.
Bien sûr, je me suis sentie seule.
Bien sûr, j’ai cru que c’était moi qui avais un problème (puisqu’il me le disait sans cesse).
Bien sûr, j’ai cru qu’on ne me croirait pas (je n’y croyais pas moi-même).
Heureusement pour moi, j’ai réagi à temps, j’ai osé parler. Même affaiblie, je me suis relevée et j’ai dit STOP, j’ai dit NON!
Je pense que cela l’arrangeait bien et qu’il a tout fait pour !
Evidemment, il m’arrivait de pleurer (de moins en moins devant lui). Evidemment, j’ai eu des difficultés à digérer.
Evidemment que je ressens du dégoût, tout le monde s’était attaché à lui (mon papa, mes fils). Je suis capable d’être reconnaissante pour tout ce qu’il a fait pour eux.
J’ai refusé de sombrer.
Alors aujourd’hui je fais mes deuils (j’essaie), je me projette dans l’avenir, je garde mon calme, je suis patiente,je prends sur moi pour éviter le conflit, je me reconstruis,je gère ma tristesse.
Je retrouve mon optimisme, mon positivisme, mon énergie, mon enthousiasme, ma créativité, ma joie de vivre, mes envies de projet.
Et puis je tire les leçons de cette expérience…
Que dois-je comprendre (entre autres?) Je travaille sur moi et mon côté bienveillant qui voit toujours le bon en chaque personne, qui ne sent pas venir le mal et qui croit qu’elle peut sauver…
Aujourd’hui j’ai compris une chose. Une lumière ne peut pas éclairer une obscurité qui ne veut pas voir le jour, sinon elle s’épuise.
Chacun choisit sa route, moi je reste sur celle qui est bonne pour moi, j’ai réussi à me délier de celle qui menait au précipice!
Rosalia